Les concepts de la moralité en Islam |
Normes et Sources de Moralité
(Assumez) les attributs d’Allah et qui est plus juste Qu’Allah dans les attributs ? (2:138)
Normes de Moralité
Le Saint Coran à maintes et maintes fois réitéré la mention d’Allah et la mention de ses attributs, et aucune page du Saint Livre n’en est dépourvue. Le but n’étant pas de gagner les louanges et les dévotions du lecteur, mais d’impressionner l’esprit de celui-ci de diverses façons avec les attributs Divins afin qu’il puisse, et au plus vite de ses possibilités, reproduire ces qualités en lui. Le Saint Coran a de façon répétitive attiré notre attention sur les lois Divines de la nature parce que la source et l’origine de ces lois sont les attributs Divins qui sont une condition préalable à l’élaboration d’un être humain en un être moral, de sorte qu’il devrait, aussi loin que ses limitations humaines le permettent, construire le Caractère Divin, l’Esprit Divin, le Tempérament Divin, l’Amour Divin, La Miséricorde Divine, l’Indulgence Divine, et la Divine "Rabûbiyyat" (-la qualité Divine qui nous mène vers la perfection totale), les principes directeurs de cette vie. Afin d’éclairer l’ignorance humaine sur la moralité, Dieu le Haut a décrit dans le Coran toutes les qualités et attributs moraux qui découlent du bien. Les noms et attributs de l’être Divin sont la pierre de touche fondamentale pour juger les moralités, les actes qui sont en accordance avec ceux-ci entrent sous le titre de morales excellentes et ceux qui s’y opposent entrent dans la catégorie des morales corrompues.
Les attributs Divins sont un véritable ami et un guide bienveillant pour ceux qui veulent accéder à des hautes valeurs morales, ainsi qu’un balisage et un soutien pour les fervents et un guide de voyage pour ceux, qui éclairés de la connaissance, cheminent dans leur quête d’évolution et d’atteinte de niveaux spirituels plus élevés (2:1). Ce code ne nous appellent pas à obéir sous la contrainte ni sommairement à ses commandements (2:256), non, il continue l’explication des opportunités et de la sagesse sous-jacentes à ces commandements, donnant des arguments pour ce qu’il établit. (4:174). Il nous dit que la justesse de ces points—vérifiée par l’expérience, l’observation et l’application pratique (3:67) – a remplit pleinement toutes les normes établies pour juger de celle-ci, ou a pu être soumis aux principes de la critique. Encore, il ne se fait pas silencieux après avoir donné ses commandements, il nous apporte un environnement adéquat pour l’application de ces préceptes, créant une atmosphère invitante à leur réalisation.
L’entièreté du Saint Coran est remplie d’enseignements moraux, et le canevas complet du plan Divin de l’existence humaine sur la terre est sous son arrangement. En formulant ce plan il a gardé les dictas de la justice parfaite et de l’équité. Il nous dit quel mécanisme intérieur et personnel nous fait agir ou ne pas agir, et quelles impulsions intérieures donnent naissances à des actions extérieures. Quels sont les principes gouvernants la recherche fonctionnelle des actions ? Quel est le mécanisme capable d’amener le développement de nos actions et habitudes inhérentes ? Quelle est la relation entre les actions et les émotions et quels sont les principes gouvernant l’excitation des émotions humaines ? Il a reconnu la force des morales dans toutes les sphères de la vie humaine. Si nous analysions son code moral nous y trouverions un monde d’éthiques personnelles, de morales familiales, sociales, économiques, d’étiques politiques, et d’éthiques littéraires (réf. 2:177-209; 2:215-242). En résumé, il n’y a pas un aspect des actions humaines, des actions psychologiques, de circonstances, de droits, d’excellence et d’étiquette qui n’ait été laissé en dehors des enseignements de la morale Coranique.
L’origine et la source du Bien des Morales
La première et la plus fondamentale question qui se soulève dans le respect d’un Code Moral de Conduite est de savoir quelles sont les origines et les sources des bonnes morales. Selon le Saint Coran il y a trois sources et toutes les trois sont implantées dans la nature humaine.
1. L’Ego Dominant (Nafs-e-Ammâra) est l’ego, celui qui incite l’être humain au mal. Nous lisons dans le Saint Coran :
"Pourtant je ne me garde pas d’être libéré de la faiblesse, comme l’Ego Dominant (-le moi animal) est assurément enclin à rejoindre le mal, excepté sur qui mon Seigneur a miséricorde." (12:53)
Il y a divers états naturels et moraux de l’être humain. Selon le Saint Coran l’état s’élevant du moi animal des êtres humains, Nafs-e-Ammâra (L’Ego Dominant) est la première source de moralité si l’arme de la raison est appliquée. La faculté de la raison, chez l’être humain est suffisamment bien développée pour analyser son attitude critique et de percevoir les conséquences directes et indirectes de ses actions. C’est le résultat de l’exercice critique de la raison qui entre en jeu, dans des occasions inappropriées et stupides, sous forme d’actions, fonctionnant comme un contrôle. Cet exercice de la raison et du contrôle prend alors la nuance des états moraux. En d’autres mots, le fondement des bonnes morales se trouvent dans nos émotions et instincts naturels, et les bonnes morales ne sont rien de plus qu’un exercice approprié et contrôlé de ces forces naturelles allouées et d’instincts. La faim et la sexualité sont les besoins dominants basiques des humains et des animaux. Maintenant si ces forces dominantes primaires sont employées sous contrôle dans le jeun et le mariage, elles deviennent des vertus. Le Saint Coran n’a pas seulement traité en détail des émotions humaines de base et des instincts, mais est également allé plus loin en investiguant les causes sous-jacentes de l’éveil de ces émotions, du besoin pour une telle excitation, et aussi nous a expliqué comment canaliser et sublimer ces émotions vers la moralité.
2. L’Âme S’Incriminant (Nafs-e-Lawwâma) est la seconde source de moralité, la seule jugeant de l’excellence des morales. C’est la voix de la conscience qui devient forte lorsqu’un acte indécent se commet. Chaque être humain est doté de cette voix. Nous lisons :
Et je jure par (et rend témoignage) l’Âme S’incriminant (Nafs-e-Lawwâma - l’âme innée qui se blâme, à la réalisation d’un mauvais acte comme une évidence) (75:2)
Nafs-e-Lawwâma est donc ce que nous appelons la perception vivante de la condition psychologique d’une personne ou l’appel de la voix intérieure. Un aspect de la réception d’un ordre de la voix de la conscience et de son cœur est que lorsque nous nous apprêtons à commettre un acte nous devrions en premier lieu imaginer son application à nous-mêmes. Si nous ne sommes pas affectés de façon néfaste par cette action et si elle s’avère bonne et effective pour nous, une telle action devrait être bénéfique et bonne aussi pour les autres. Si nous ne pouvons l’accepter pour nous-mêmes, alors il doit être considéré qu’elle ne sera pas non plus appropriée pour les autres. Tous ceux qui agissent injustement envers les autres, devraient se mettre à leur place et voir comment ils apprécieraient un tel agissement à leur égard.
On rapporte que Le Saint Prophète a dit, "Quand vous voulez déterminer si quelque chose est bien ou mal, demandez à votre cœur et à vos soutiens intérieurs et retirez en que l’acte, dont la commission vous donne une sensation de satisfaction au cœur et aux soutiens intérieurs , est un acte de vertu et l’acte qui fermente dans le cœur, et produit des perturbations et des hésitations dans l esprit est un acte empli de vice, même si les gens peuvent vous dire que c’est un acte légitime"
La question qui se soulève à cette jonction est que si ce Nafs-e-Lawwâmah, l’âme s’incriminant, est présent en chaque personne, et que chaque personne soit dotée d’une voix de la conscience, pourquoi y a t’il encore tant de personnes commettant des actes immoraux ? La réponse à cela est simple. Bien que notre conscience élève vigoureusement sa voix en protestation de la commission d’un tel acte, les gens pour la plupart n’y prêtent pas attention. Deuxièmement, l’immoralité est un poison. A doses répétées ce poison détériore ou détruit la conscience.
3. L’Amour pour et la Foi dans le Tout Puissant est la troisième et ultime source des morales. Une fois il fût demandé à un Musulman Soufi, comment pouvons nous nous libérer par nous-mêmes des choses illégales et interdites, des afflictions et pouvoir trouver la paix et la tranquillité ? Il répondit, par une ferme foi en Allah, avec une telle foi on se libère de toutes les faiblesses et calamités. La Foi en dieu est la pierre fondamentale du Code Éthique Coranique, pas seulement dans le sens où les Attributs Divins sont comme des bornes kilométriques sur la voie des bonnes morales, mais aussi sous l’angle que notre foi en Dieu renforce notre cœur pour accomplir le bien et éloigner le mal. Les "anges" de Dieu guident telle personne et il commence à vivre une vie de paix et de sécurité, se libérant elle-même de la salissure du vice et du péché. C’est par ce chemin que l’âme humaine trouve sa paix ultime et la tranquillité qui est appelée dans le Saint Coran Nafs-e Mutma'innah - l’Ame Apaisée.
(Comme pour la personne qui a été bénie dans un esprit satisfait et paisible Il lui dira) ‘O toi âme apaisée ! Reviens à ton Seigneur bienheureuse avec lui et Lui bienheureux avec toi. Pénètre dans le repli de Mes serviteurs choisis, et pénètre dans le Jardin fait par Moi.’ (89:27-30)
Il est faux de dire qu’une incroyance en Dieu ne produit aucun impact négatif ou un effet inhibiteur sur une morale, et que la confirmation de l’existence de Dieu ne renforce pas les forces morales. Parmi les principes proposés par le Saint Coran pour la foi en Dieu, nous retrouvons le principe de la Rétribution et de la Récompense pour les actes de chacun et celui-ci est un principe important dans les lois de la nature. Un personne qui adhère légèrement à un code moral en utilisant sa propre personne ou la société à sa discrétion personnelle, et qui agît en fonction de ce code, pense devenir un être plus civilisé et serviable pour la société. Il n’a pas de motivation pour l’obtention de quelque récompense. Mais lorsque le Saint Coran nous motive vers de plus hautes valeurs, il nous dit en même temps qu’en adoptant des morales plus élevées non seulement nous améliorons et réformons la société, mais aussi nous construisons notre prochaine vie meilleure.
Certes, ceux qui disent, "Allah est notre seigneur" et restent alors inébranlables (et suivent le droit chemin), les anges descendront sur eux (disant), "N’ayez pas de crainte ou de tristesse réjouissez vous plutôt aux joyeuses nouvelles de recevoir les Jardins (du Paradis) qui vous ont été promis (41:30)
L’existence des forces morales dans la personnalité humaine émane et est subordonné aux facultés innées de l’être humain et là existe une impulsion naturelle vers la moralité dans la construction de l’humain. Les facultés humaines qui sont inhérentes à la nature humaine dans son aspect intérieur comme opposé à l’aspect extérieur et physique, sont dénotés par le mot Khulq. Khulq est le terme qui décrit cette disposition ferme et habituelle dans un être humain par la vertu par laquelle les actions morales découlent spontanément et sans effort. Tous les principes moraux existants ne sont rien d’autre qu’une manifestation des émotions naturelles humaines et la source de toutes celles-ci est la nature. Une personne devient louable seulement quand ses facultés naturelles et ses dispositions personnelles prennent une vigueur morale par l’éducation.. Si de telles actions sont bonnes et louables quand elles sont jugées par le bon sens et la Loi, une telle disposition est qualifiée de disposition vertueuse, et si de telles actions sont mauvaises et condamnables, une telle disposition est qualifiée de disposition maléfique (Ahyâ al-Alûm par l’Imâm Ghazâli).
Donc la source de toutes morales est dans la nature d’un être humain – sa disposition et ses états naturels variés. Si les facultés humaines sont la source des morales, et que parfois nous voyons des actions immorales émanant des êtres humains, cela signifie t’il que certaines de ces émotions et facultés sont mauvaises en elles-mêmes ? Le Saint Coran a répondu à cette question dans la négative, nous disant que les fontaines de la naissance humaine ne sont pas boueuses, ni le péché et le comportement immoral ne font partie intrinsèque de sa nature. L’être humain est simple et pur par nature. Sa vraie nature est pourvue avec le contrôle et l’inspiration Divine, il a été créé dans la conception la plus raffinée et doté avec vertu:
Nous avons assurément créé l’être humain dans la plus fine réalisation et les meilleures proportions (avec d’énormes capacités pour un développement complet à travers le processus d’évolution). Alors (selon notre loi de cause et conséquence) Nous le dégradons au plus bas du bas (s’il commet des actes mauvais). Différent, cependant, est le cas de ceux qui croient et font des actes vertueux. Là-bas les attends une récompense sans fin. (94:3-6)
Donc, le mal dans les êtres humains est quelque chose qui évolue plus tard en tant qu’ une conséquence de leur éducation (94:5). Pareillement on rapporte que le Saint Prophète a dit,
"Aucun enfant ne naît excepté avec un sens inné de bonté naturelle. Et alors ses parents font de lui un Juif, un Chrétien, ou un Musulman." (Bukhârî).
En d’autres mots, un être humain naît innocent et sans tache dans sa nature (94:4), et il n’entre pas dans ce monde en portant la charge du péché originel. Ceux qui pensent qu’un être humain est pêcheur par naissance ont errés. Pareillement c’est une fausse supposition qu’un être humain est le produit de vies antérieures et que sa naissance actuelle est une conséquence de naissances passées, et qu’il est pris dans les ramifications de ses actions dans ses vies antérieures, comme cru par certains C’est pourquoi dans le Saint Coran il n’y a aucune mention de « pêché originel », « d’expiation » ou de « migration de l’âme » étant donné qu’ils sont le produit de l’imaginaire humain avec absolument aucune preuve pour leur soutien.
Il faut comprendre qu’il existe une différence de qualité et de quantité des forces naturelles dans la diversité des individus. Il y a des différences entre les origines émotionnelles et les manifestations pratiques des émotions et ces différences engendrent un océan de valeurs morales, et cet océan a été contenu dans le petit canevas du code Coranique.
Sources du Mal
Le Saint Coran nous dit que lorsqu’un acte immoral est commis, la nature humaine et ses morales naturelles ne sont pas les moteurs fondamentaux d’un tel acte, mais plutôt les mauvaises instruction et éducation, l’environnement non approprié, les contraintes relevant de la société et les normes sociales artificielles, la mauvaise compagnie, la mauvaise et irrégulière utilisation de ses désirs naturels et des passions exaltées par l’environnement social. Ceux-ci et beaucoup d’autres facteurs externes conduisent aux actes immoraux et aux comportements incorrects. Mais quand les facultés naturelles entrent en action, restant dans les liens de priorités et libres de toute erreur ou de mal agir, un tel acte tombe alors dans la définition des bonnes morales. L’Imâm Ghazâlî dit que c’est contre la nature et la disposition humaine d`être attiré vers le mal et les actions blâmables. Un exemple d’une telle inclination est celui de jeunes enfants tombant dans l’habitude de manger de l’argile par superstition. D’autre part, l’inclination de l‘être humain envers l’Amour de Dieu, Son adoration et sa Gnose est aussi naturelle que son inclination à bien s’alimenter et aux choses saines, parce que cela est en parfait accord avec sa nature et sa disposition ainsi qu’au véritable désir de son cœur. Et qu’est-ce que le coeur ? C’est une commande inspirée de Dieu, et l’inclination du cœur envers les dictats de ses passions lui est imposée de l’extérieur de sa personne (Ahyâ al-Alûm by Imâm Ghazâli 3:63).
Quand il est dit qu’un être humain est par nature bon et vertueux, une question se pose, les émotions trouvées dans la nature humaine ne sont-elles pas défensives ou négatives ? Et les émotions qui nous donnent la capacité de créer la discorde par laquelle certains de nos frères humains sont blessés ? De temps en temps un scénario horrible peut se développer dans la société humaine, un scénario rempli d’avidité, de haine, de jalousie et de colère. Si les émotions naturelles des humains sont bonnes et vertueuses, alors pourquoi sommes nous dotés de ces états négatifs et pourquoi ceux-ci troublent et blessent une partie de la destinée humaine. A la lumière des enseignements Coraniques la réponse est que bien qu’il ne puisse être dénié que de telles facultés défensives soient aussi trouvées chez les êtres humains, les facultés le menant à des myriades de calamités, tribulations et souillures, ne prouve pas que l’être humain est pêcheur et un pêcheur par nature. Ces émotions négatives ont une utilité et nous ont été autorisées pour nos besoins défensifs et pour la sauvegarde de notre droit à l’autodétermination. Un être humain à besoin de telles émotions autant qu’il a besoin des émotions plus raffinées comme la sympathie et la longanimité. Le fait est que toutes les facultés trouvées dans une personnalité humaine, si utilisées correctement, sont de bonnes morales en elles-mêmes. Si à un moment nous découvrons une défectuosité dans celles-ci ou qu’une erreur est remarquée, cela est dû à notre utilisation incorrecte de ces facultés. Notre nature a été pourvue de la capacité des bonnes morales et cette capacité, par le biais de la puissance de la volonté et de l’éducation, permet de nous préserver des erreurs.
L’ignorance est une autre cause du mal. C’est pourquoi le Saint Coran et le Saint Prophète mettent un fort accent sur l’acquisition de la connaissance et de la sagesse. Nous lisons:
Verily, Allâh undertakes to accept the repentance of only those who do evil through lack of knowledge, then repent soon after. Such are the person towards whom Allâh turns with mercy. And Allâh is All-Knowing, All-Wise. (4:17)
Certes, Allah entend d’accepter la repentance de ceux qui font le mal uniquement par manque de connaissance, et alors se repentent aussitôt. Telles sont les personnes vers qui Allah se tourne avec miséricorde. Et Allah est Omniscient, Omni Sage. (4:17)
Il est important de noter ici que dans ce verset les attributs de Allah – l’Omniscient et l’Omni Sage, sont pertinents aux contenus mentionnés ici.
Le Saint Coran nous dit que toute chose dans cet univers exerce une influence sur son environnement et accepte également l’influence de son environnement. Toute action est suivie d’une réaction. Nous savons comment la santé d’une personne est influencée par les changements de saison, par son alimentation, par son habillement et sa maison. Le Saint Coran va même plus loin et ne limite pas l’influence des environnements physiques sur le corps humain uniquement. Il nous dit aussi que cette influence affecte les morales d’une personne. Ainsi les commandements qu’il donne pour le monde matériel, telles que les lois sur l’alimentation, l’habillement, les principes de gouvernement et d’ordre économique, etc. ne sont pas seulement des moyens de garder les aspects physiques, sociaux et économiques en état mais aussi pour surélever nos conditions morales. Ainsi par exemple l’utilisation d’une alimentation impure et non respectueuse de la loi (porc, alcool) affectera nuisiblement nos conditions morales. La sagesse sous-jacente de l’interdiction de certains aliments par le Saint Coran intervient lorsqu’on applique ces commandements, l’un est dérivé de certaines hautes qualités morales comme celui de l’alimentation qui produit de mauvaises qualités morales. Écrivant sur les effets de l’alimentation sur les morales l’Imâm Ghazâlî dit, "La nurse attentionnée devrait être très religieuse, pieuse et habituée à manger une alimentation en respect de la loi, car un lait qui provient d’une nourriture illégale ne devrait rien avoir de bon ou de bénédiction en elle. Puisque, elle est impliquée dans l’éducation de l’enfant depuis le tout début, ce lait salutaire s’introduirait dans chaque fibres de l’enfant et à long terme celui-ci tendrait naturellement envers le non respect des lois et des choses impropres." (Ahyâ-al-Alûm 3:77).
Pour préserver le nouveau-né de l’influence du mal et pour empreindre sur lui la plus haute forme des profonds effets de puritanisme le Saint Prophète avait l’habitude de réciter l’Adzân (appel de la prière) dans l’oreille droite et l’Iqâmah (service de rappel de la prière) dans l’oreille gauche d’un nouveau-né. Si nous regardons de plus près la rédaction de ces deux appels nous remarquons que ceux-ci se composent de phrases appelant à la plus haute forme de purification. La recherche scientifique a démontré que le premier sens à devenir opérationnel après la naissance est l’ouie, et c’est pourquoi l’Islam a empreint cette grande faculté avec la plus haute saine purification.
L’Imâm Ghazâlî dans son livre Ahyâ-al-Alûm dit, "Quand un être grandit, un monde entier d’observation et de perception est ouvert devant lui par nature, et les Lois de la Nature commencent à se découvrir d’elles-mêmes une par une devant lui. Un réservoir accumule divers types d’informations et se construit graduellement dans son esprit, et ce réservoir devient lui-même une source d’éducation pour lui et ses congénères. La plupart des gens observent des événements sans y faire attention et passent par dessus sommairement en pensant que leur mémoire ne les a pas stockées, mais en réalité, ces observations et ces scènes trouvent leur chemin dans notre conscience silencieusement et imperceptiblement, et c’est pourquoi le Saint Coran a attiré notre attention sur l’observation des phénomènes naturels et du travail de la nature dans le ciel et la terre, pour que cela influence la conduite et la moralité humaine."
Une autre source du mal sont les mauvaises compagnies de personnes de bas niveaux moraux. C’est pourquoi il nous est dit:
O Toi qui crois ! Reste en devoir envers Allah et sois avec le juste (9:119)
Cette camaraderie avec le juste peut s’opérer de diverses façons. De façon pratique, en développant l’amitié avec les pieux, en assistant aux rassemblements de telles personnes, en étudiant les écritures des pieux et en lisant leur biographies.
Les maladies mentales et physiques peuvent aussi être la cause de certains actes immoraux, pour y remédier l’Islam a attiré notre attention sur plusieurs aspects de l’hygiène physique et mentale.
Et purifie tes vêtements (et les pensées). Et du culte idolâtre, (n’épargnez aucune peine à) anéanti le et élimine toutes impuretés. (74:4-5)
La pollution de l’environnement peut être une autre source du mal. Pour rectifier cette sorte d’impureté, le Saint Coran nous a enseigné:
Et veillez contre une affliction qui sûrement affligera non seulement ceux d’entre vous en particulier qui ont agit injustement (mais cela en concernera d’autres aussi qui sont portés vers eux) et sachez que Allah est Sévère dans sa rétribution. (8:25)
Les calamités nationales, quand elles frappent, n’épargnent même pas ces membres de la communauté qui peuvent être innocents. L’avidité, le préjudice, la rancune, les trafics, la thésaurisation, l’adultère, la négligence, l’irresponsabilité, la tromperie, le vol, la présomption, la dissimulation, le spectacle, l’égoïsme, la diffamation, la calomnie, la coquinerie, tous ceux-ci sont des traits non islamiques. Le Saint Coran par ses enseignements et le Saint Prophète par ses démonstrations pratiques ont totalement rempli ce besoin.
Suppression des Facultés Naturelles et la Moinerie n’est pas Piété
Dis, ‘Qui a rendu illégales les merveilleuses choses d’embellissement et d’élégance d’Allah qu’Il a conçues pour Ses serviteurs et les délicieuses et pures choses de (Son) apport?’ Dis, ‘Elles sont tout d’abord spécifiées pour les croyants (et pour les incroyants aussi) dans cette vie présente (mais) exclusivement pour (les croyants) le Jour de la Résurrection. ’De cette manière expliquons Nous les Messages à un peuple qui aime à savoir.
Dis, ‘Certes, Mon Seigneur a interdit toute (actes d’) indécence, ouverte et cachée, et tout (sorte de) pêché et agression, qui ne sont jamais justifiables; et (Il vous interdit aussi) d’associer avec Allah ce pour lequel Il n’a fait descendre aucune autorité et de dire concernant Allah que vous ne savez pas cela (ce qui en fait est dit par Lui).(7:32-33)
Le Saint Coran ne nous enseigne pas d’éliminer les facultés humaines et nous dit qu’aucune faculté humaine n’est mauvaise en elle-même, non, elle est appelée mauvaise quand elle est utilisée inadéquatement dans des situations. Il a loué ceux qui contrôlent leur colère mais pas la personne qui élimine sa capacité pour la colère. En fait le triomphe de la joie, de la gaieté, de la bousculade et de la confusion dans la progression dans ce monde est promu non par l’extinction des émotions humaines, mais plutôt dans leur usage correct et approprié. Ceux qui disent que cette immoralité et ce comportement inhumain ne peuvent pas être déracinés à moins que nous éliminions nos émotions naturelles comme la libido ou la colère, etc. et en défendant le point de vue selon lequel nous dérivons loin du bon chemin qui nous est proposé par la nature elle-même.
Deux points majeurs des enseignements moraux Coraniques s'illuminent à travers les versets établis qui suivent. L'un est que, ce n'est pas une vertu que de supprimer nos émotions naturelles et que ce n'est pas en accord avec la Loi de renoncer à la vie de ce monde et d'adopter la moinerie.
Et Nous avons placé la compassion et la miséricorde dans les coeurs de ceux qui l'ont suivi (- Jésus), mais quant au monachisme, ils l'inventèrent eux-mêmes, Nous ne le leur avons pas demandé. (Ils ont commencé la vie monastique) Afin de chercher le plaisir d'Allah, mais ils ne l'ont pas observé (fidèlement) comme il aurait dû être observé. Pourtant Nous avons récompensé dûment tant d'entre eux comme (véritablement) cru; (57:27)
Et plusieurs instincts commencent à fonctionner dans un être humain dès sa naissance et certains entrent en jeu tel celui qui nous fait développer physiquement. Le Saint Coran ne nous a pas enseigné d'écraser et de piétiner aucun de ces instincts, mais plutôt, il a attiré l'attention dans la promotion de leur croissance. Derrière tous ses commandements la même sagesse opère, c'est-à-dire, de former ces instincts convenablement afin qu’ils nous conduisent au succès et amènent ainsi des fruits doux et délicieux. Au contraire, si la faculté de l'intellect est émoussée et si les forces et les capacités intellectuelles et physiques n'ont pas reçu la chance d'être nourries et de croître, l'objet de la vie et de l'esprit est détruit. Le détournement des attachements, s’il est accompli dans des limites spécifiques, est utile dans le développement des pouvoirs spirituels, parce qu'aucun pouvoir spirituel ne peut se développer sans d'abord contrôler les pouvoirs et les facultés physiques. Ceci est encouragé sous la forme de Ittekâf - les dix jours de solitude dans le mois de jeun, consacré à la prière uniquement. Nous ne devons pas nous avancer à éliminer nos désirs physiques et à commencer à vivre une vie monastique pour atteindre Son plaisir et Son acceptation. En d'autres termes, la mesure d'excellence dans les morales se situe à mi-chemin entre l'approbation et la moinerie.
La violation humaine, la liberté de choix et ses émotions diverses ne sont pas irréelles. La personnalité et l'individualité sont une réalité et ils ne devraient pas être anéantis. Les moines et les reclus sont souvent un fardeau pour la société, parce qu'ils vivent du travail de la société. Le Saint Coran n'endosse pas la moinerie pour une autre raison encore : Certaines qualités morales sont laissées à l'état brut si une personne ne devient pas une partie intégrante de la société. En résumé, la philosophie du code moral mis en avant par le Coran n'a jamais visé l'extermination et l'élimination de toute force humaine, de faculté ou d'émotion, mais plutôt, il a accentué le besoin de normalisation et d'entraînement de nos pouvoirs naturels.
Les Actions sont Jugées par les Intentions
Les pouvoirs naturels d'une personne prennent un ton moral quand une volonté et une intention sont impliquées dans l'acte. Ceci est le message que nous obtenons du vers Coranique suivant :
Ainsi malheur à ceux qui Prient. Qui sont insouciant de leur Prière (et en néglige son esprit et son dessein), et ils aiment (seulement) être vu (des gens pendant qu'ils font une démonstration de leurs actes) (107:4-6)
Voila pourquoi on rapporte que le Saint Prophète a dit, « les Actions sont jugées par les intentions ». En d'autres termes, un acte devient un acte moral seulement quand l'acte est en lui-même vertueux et que l'intention de faire est également bonne. Si n'importe lequel de ces deux aspects manque, aucun acte ne serait digne d'être appelé un acte moral. Si l'acte est bon mais l'intention est mauvaise (par exemple, une Prière offerte pour l'ostentation et le spectacle), ou si l'intention est bonne mais l'acte est mauvais (voler par exemple pour aider un orphelin), ou si l'action et l'intention sont mauvais, (comme se laisser corrompre pour s'adonner à la débauche), alors ces trois cas seraient considérés hors du cercle des actes bons et moraux. L'acte moral peut être seulement un acte dans lequel les deux, l'intention et aussi l'acte lui-même, sont bons. Un simple exemple sera de dépenser un juste et honnête gain pour aider les pauvres. Quand en dépit de la meilleure des intentions, du pouvoir de décision, du relâchement de l'intellect et de la compréhension, et que la personne commet un acte immoral (sous l'influence du mal en lui), nous ne pouvons pas appeler ceci une action vertueuse.
Le Saint Coran souligne aussi le fait qu'une personne doit parfois mettre en évidence ses bonnes actions de façon agréable et décente afin que celles-ci brillent et scintillent attirant ainsi vers elles les gens. Sans aucun doute tous les genres et bonnes démonstrations de moralité ont leur propre valeur intrinsèque, mais chacun doit être sur ses gardes pour ne pas multiplier la virtuosité de toute action par son propre comportement négatif. Non, parfois la bonté d'un acte est rendue nulle et sans effet par un tel comportement. Par exemple, une personne s'engageant dans la charité et donnant l'aumône est certainement engagée dans une très belle démonstration de hautes morales. Mais si pendant la distribution de l'aumône ou par la suite elle se vante du service qu'elle a fait, ou adopte un langage détestable ou réprimande les pauvres qui mendient son aide, elle dégrade son acte de charité et le rend nul et sans effet. L'injonction du Saint Coran dans ce respect est comme suit :
Ceux qui dépensent leur richesse dans la cause d'Allah, et ensuite ne font pas suivre ce qu'ils ont dépensé dans un spectacle de devoir, ni (avec) le dommage, ils auront leur récompense avec leur Seigneur. Ils n'auront pas d'objet de crainte, ni n'auront jamais de tristesse.
Une parole juste et la longanimité sont mieux que charité suivie d'une offense. En effet, Allah est Indépendant (n'ayant pas de besoin), Toujours Longanime. O Vous qui croyez ! Ne rendez pas obsolètes vos charités par (un spectacle de, ou en se vantant du service que vous avez fait aux autres) obligation et offense (en causant les récipiendaires pour se sentir embarrassé ou causant en eux quelque dommage à leur amour propre, et) comme celui qui dépense sa richesse pour être vu des gens et ne croit pas en Allah et le Dernier Jour. Ainsi son cas est comme le cas d'un rocher lisse avec de la terre dessus, quand la forte pluie le frappe elle le laisse nu et dur. Ils ne pourront rien gagner de ce qu'ils ont accompli. Et Allah ne dirige pas de telles personnes incrédules vers la voie du succès. (2:262-264)
Cela montre qu’une simple bonne action n'est pas l'objectif désiré, mais plutôt, il entend une bonne intention derrière elle. Les bonnes intentions sont ainsi un devoir qui doit être présent dans toutes les situations, et qui fournissent un très haut niveau de morale fondamental pour tous les actes de bonté. C'est pourquoi l'Imâm Bukhârî a commencé sa compilation des Traditions du Saint Prophète (Sahîh Bukhârî) avec le Hadith du Saint Prophète : « En fait toutes les actions sont (jugées) selon les intentions ». C'est-à-dire, qu'aucune action ne peut être considérée comme basée sur la moralité et être correcte à moins que son acteur ait les bonnes intentions, et pas à moins que les bonnes intentions forment un facteur majeur de l'action. Abattre un animal pendant le Hajj pour le sacrifice et donner sa viande aux nécessiteux est demandé aux Musulmans en tant que rite. A ce point de vue le Saint Coran dit:
Ce n'est ni leur chair ni leur sang (de ces sacrifices) qui importe à Allah mais c'est la préservation contre le mal et le dévouement au devoir de votre part qui Lui importe. Ainsi Il vous les a rendus serviles afin que vous puissiez proclamer la grandeur d'Allah pour Sa guidance de vous. Et donner des nouvelles heureuses à ceux qui font le bien aux autres. (22:37)
En résumé, la patience, l'honnêteté, l'authenticité, la ténacité, le contentement, le sang-froid, la bravoure, la chasteté sont des qualités de hautes valeurs morales, pourtant celles-ci deviennent une part de la liste des bonnes qualités morales seulement si elles sont libres de toutes mauvaises intentions. Sans les bonnes intentions les mêmes actions peuvent venir offenser des morales. Il aurait été préférable pour une personne montrant de la patience et de l'humilité afin de tromper des gens, ou les Prières d'offrandes dans une démonstration de piété, si elle n'avait pas eu ces qualités de patience, d'humilité et d'adoration Divine. En fait il insulte la véritable rectitude, la bonté et pratique la tromperie. En bref, nous avons été naturellement pourvus de la capacité morale, et aucun de nos pouvoirs et de nos émotions ne sont diaboliques en eux-mêmes, mais plutôt, ceux-ci prennent une tournure diabolique s’ils sont utilisés inopportunément ou négativement.